Peut-être est-ce le destin de l’espèce… peut-être que l’humain est étranger à lui-même… qu’il n’est pas conscient d’être conscient… qu’il est conscient de tout sauf de sa propre conscience. À sa décharge, on doit penser qu’il est difficile pour l’individu d’agir pour sa sécurité et sa liberté, de simplement survivre… tout en étant conscient du Ça (ses pulsions), Moi (son gouvernail), Surmoi (son inconscient) et Soi (sa sphère spirituel)… Et il l’est beaucoup plus encore d’intégrer dans son agir l’immense responsabilité d’être le seul organisme vivant à être à la fois conscient, intelligent et imaginatif… peut-être le seul « objet-être » de cette nature dans la galaxie… un « objet » fabriqué par des lois qui se sont forgées dans le Big Bang… un « objet » résultant d’une évolution longue et complexe des interactions entre l’énergie, la matière et la gravité.
L’état conscient serait-il battu en brèche par l’instinct de survie ?
En fait, pourrait-on dire, sauf sous certaines conditions qu’il doit lui-même aménager, l’individu n’est pas dans un état conscient au sens de la grandeur et de la valeur « cosmique » qu’il accorde à ce phénomène. Il est tout simplement, face à sa réalité, occupé à être et à se sortir de ses difficultés… il est dans l’état minimal du « je pense, donc je suis »…
Peut-on conclure que la conscience ne peut échapper à la réalité… qu’elle est fabriquée par la condition humaine et non le contraire… que la conscience permettra un jour à l’espèce humaine et à toutes les autres espèces qui en dépendent de se sortir de leur destin ?
Alain Avanti