Giulio Tononi et la théorie de la conscience
/D’énormes progrès ont été réalisés sur la compréhension du phénomène de la conscience, en particulier sur les liens entre les structures neuronales (morphologie des neurones et communication synaptique) et les comportements (les qualias). Mais l’on connaît peu de choses sur les organisations structurelles qui sont minimalement porteuses de la conscience, comme le cerveau de patients présentant seulement quelques zones fonctionnelles du cortex cérébral, le cerveau des animaux ou encore, les cerveaux artificiels à état solide ou bientôt, à opérateurs quantiques.
Giulio Tononi propose une théorie de la gestion neuronale de l’information pouvant servir d’assise conceptuelle pour expliquer ce phénomène étrange qu’est la conscience. La « Integrated Information Theory » ou « IIT » se fonde sur des axiomes (vérité indémontrable admise au préalable pour décrire un phénomène) et des postulats (principes explicatifs légitimes intuitivement incontestable et nécessaire à une démonstration). Ainsi, en intégrant les cinq axiomes à la base de la théorie, Tononi et Koch posent que l’information traitée au cerveau sur un objet ou un sujet particulier au cours d’une durée de temps particulière s’intègre en un tout [mon interprétation]. Cinq postulats (existence intrinsèque, composition, information, intégration et exclusion) viennent enrichir la plateforme conceptuelle sur laquelle sa réflexion explicative se développe. La méthodologie est ici importante pour déclencher la recherche d’une explication… d’un modèle… d’un système neuro-synaptique traitant l’information (reçue des sens et stockée au cerveau) pour produire un « quale » ou « qualia » (une expérience perceptive, une sensation corporelle, un sentiment, une émotion, une pulsion…). L’IIT offrirait même la possibilité d’évaluer mathématiquement si un système physique particulier est conscient et, s’il l’était, conscient de quoi. La théorie expliquerait des résultats d’expérience en laboratoire et d’études cliniques, tout en étant capable de faire certaines prédictions. « L’Integrated Information Theory » prétend que l’état conscient est une propriété fondamentale d’un système physique possédant cette propriété causale. La théorie infère aussi que le « niveau » de l’état conscient est propre au système physique qui le génère, qu’il est commun aux animaux, et qu’il est possiblement présent dans les systèmes structurellement simples.
Quels pourraient être ce neurosystème et multiples sous-systèmes traitant de l’information externe (des sens) et interne (des mémoires) et générant une information intégrée par rapport à laquelle il y a une réaction dont on se rend compte pour en évaluer la justesse ?
Dans mes écrits de science-fiction, je postule qu’il s’agit d’un système de résonnance cognitive (SRC) qui indique au cerveau que, ce qui se passe dans son environnement, génère un qualia ressenti comme satisfaisant ou un qualia ressenti comme un malaise. Le qualia est produit par le traitement de l’information interne et externe, la fonction primitive du SRC étant d’assurer la survie. Si un organisme est incapable de donner un sens (perception, sensation ou affects) aux signaux venant de son environnement et de réagir en conséquence (produire un qualia adéquat) pour assurer sa sécurité, il faut conclure qu’il ne survivra pas à la prédation ou aux menaces de son environnement. En se complexifiant avec les mutations, l’adaptation épigénétique, la taille et la structure du cerveau, les structures neuronales (… du SRC) ont progressivement enrichi le qualia jusqu’à lui donner suffisamment de structure pour qu’il soit retraité par le système de résonnance cognitive, conférant progressivement des capacités logiques causalité passée et future) et d’imagination (un sens donné à des concepts sans relations senties avec la réalité.
Dans la série « Nouvelles Écritures », l’état conscient joue un rôle primordial dans les comportements individuels et dans la façon dont s’organisent les rapports humains, en d’autres mots, le destin de l’humanité est programmé dans ses gènes. Ce long roman de science-fiction examine ces questions en explorant une voie dramatique à l’amélioration de la conscience par une action magnétique sur les SRCs.
Alain Avanti